Le stress et l’hypersensibilité chez les enfants et les adolescents peuvent avoir des répercussions sur le plan corporel, en générant des tensions, et être aussi responsables de difficultés relationnelles ou engendrer des troubles de l’attention, qui altèrent la confiance en soi, l’estime de soi et la réussite.
Les bons conseils ne suffisent pas toujours, car le problème n’est pas seulement la compréhension ou la compétence de l’enfant ou de l’adolescent, mais aussi sa capacité à prendre du recul, à s’adapter et à se recentrer en vivant une expérience riche de sens.
Comment lui apprendre à se réconcilier avec tout ce qu’il ressent, à apprivoiser ses sensations corporelles même quand elles sont désagréables ?
En lui proposant de vivre une expérience corporelle et sensorielle en mouvement.
A cet effet, j’ai développé Silence on bouge !, une méthode qui allie 3 outils : la méditation, le mouvement sensoriel issu de la fasciathérapie (méthode Danis Bois) et des clés de communication non violente.
On y développe de nouvelles compétences, une forme d’intelligence qui se muscle par une pratique régulière et facile à
réaliser.
L’outil : Un accompagnement en six étapes : un format simple et ludique sous forme d’audio de méditations guidées.
1ère étape : Apprendre à ressentir
Inciter le jeune à ressentir son corps et à décrire ses sensations physiques comme la faim, la soif, les tensions corporelles, la gorge qui se serre, le cœur qui s’accélère…
Puis les valoriser en décryptant les besoins significatifs : la faim lui indique par exemple que son corps a besoin de nourriture pour bien fonctionner; le froid, qu’il doit se couvrir pour ne pas s’enrhumer… son cœur qui s’accélère peut indiquer qu’il a peur, qu’il y a un danger et qu’il doit être vigilant.
Si certains se sentent seuls face à leur stress, au souci ou à l’agacement, vous pouvez les rassurer en symbolisant l’émotion par une vague. Il y a un début et une fin. Ouf ! Généralement, les émotions désagréables ne durent pas longtemps.
Dans un monde parfois très exigeant, toutes ces sensations physiques viennent donc délivrer un message pour savoir où il en est. En incitant le jeune et l’enfant à ressentir leur corps, vous les aidez à s’adapter et cela favorise le processus homéostatique.
2ème étape : Comprendre la différence entre émotion et sentiment :
Dans la conversation, demandez-lui quelles sont les 6 émotions primaires et en quoi ces émotions, même si certaines sont désagréables, peuvent être des alliées.
Avoir une vraie conversation et valoriser chaque émotion (joie, colère, peur, tristesse, dégoût, surprise).
Il comprendra que contrairement aux sentiments, l’émotion, même si elle est désagréable, est toujours positive. La peur est une alliée qui aide à fuir en cas de danger par exemple. Le sentiment de frayeur, celui qui envahit, sans raison rationnelle, la personne hyper émotive et qui peut susciter blocages, insomnies et crispations, est une émotion colorée par notre façon de fonctionner, nos habitudes, notre éducation, nos blessures. Ces réactions vont s’amplifier si la personne alimente, rumine et entretient sa peur.
Le stress, quant à lui peut être positif (Eustress), il nous aide à sécréter les bonnes hormones, dont l’adrénaline, nécessaire pour nous mettre en mouvement et nous investir dans nos projets. Lorsque notre faculté d’adaptation est mise à l’épreuve, le stress devient handicapant (Distress) mais il existe des solutions concrètes pour le réguler et la méditation en fait partie.
3ème étape : Se rassurer grâce à une expérience sensorielle :
Proposez-lui de faire une méditation Silence on bouge ! en période houleuse (stress, surcharge émotionnelle, tensions corporelles associées). Le biomimétisme et les mouvements facilitent l’accès à la méditation.
Avant la méditation proposez-lui d’exprimer ce qu’il ressent.
À la fin, questionnez-le sur ses ressentis corporels. Demandez-lui si quelque chose a changé au niveau de ses sensations et de sa météo émotionnelle. S’il apprécie l’expérience, il prendra conscience que ce moment en lien avec ses sens, sa proprioception et un doux mouvement, l’apaise. Peut-être ressentira-t-il plus de stabilité, d‘ancrage, de chaleur, de douceur à l’intérieur de lui ou peut être deviendra-t-il conscient de sensations jusque-là non perçues qui demandent à être verbalisées et accueillies. Cette expérience, il peut la répéter à chaque fois qu’il en ressent le besoin pour mieux vivre avec tout ce qu’il traverse. Ces clés le rassurent, il ne se sent plus impuissant face à ce qu’il ressent.
4ème étape : Exprimer ses besoins :
Grâce aux 3 premières étapes, il comprend que c’est son rapport à une situation qui l’angoisse. Il apprend à prendre du recul, à s’auto-réguler grâce à la méditation, petit à petit, l’angoisse s’apaise, se dilue et peut même devenir une alliée, un garde du corps (au même titre que la faim) qui l’aide à savoir où il en est et ce dont il a besoin. Il apprend à prendre du recul, à s’observer « penser ». Il comprend que tout ce qui lui passe par la tête n’est pas forcément rationnel et le dessert parfois. Petit à petit et à son rythme, il fait le lien entre ce qu’il vit et ce qu’il ressent. Son corps devient une boussole, une antenne qui l’aide à répondre à ses besoins et à s’orienter dans la bonne direction.
5ème étape : Être pilote à bord :
Une fois qu’il vit l’expérience de s’adapter et de s’auto-réguler, le jeune peut prendre conscience qu’il a désormais la ressource pour mieux vivre tout ce qui le traverse. Il comprend que c’est une part de lui qui réagit face à ce qu’il vit : une part qui a faim, une part qui angoisse, une part qui stresse, une part blessée dans le passé qui refait surface et que tout cela n’est pas toujours rationnel. Il met de la distance, il défocalise et apprend à accueillir « ses parts » comme s’il accueillait un ami. Il commence à entretenir un rapport plus bienveillant avec tout ce qu’il ressent. Il fait la différence entre lui, sa personne et ses ressentis. Quand il ressent un stimuli corporel, un indicateur interne s’allume dans son tableau de bord pour lui proposer de faire une pause, pour verbaliser ce qu’il ressent et se mettre en mouvement (un mouvement haut bas par exemple, où il fait escale en lui) et aller à la rencontre de ses besoins. (De tout petits mouvements sont proposés, très simples et très faciles à faire pour cela).
C’est à cette étape que l’on peut l’aider à comprendre qu’il est seul maître à bord pour s’adapter et se sentir en paix. C’est son rapport singulier à une situation qui réveille en lui une émotion, un stress ou une tension corporelle. C’est donc à lui de se mobiliser et de mettre en place ses propres stratégies pour devenir pilote à bord et pouvoir ainsi mieux gérer ses émotions et son stress.
6ème étape : Se découvrir en mouvement et mieux se connaitre
Les neurosciences démontrent que nous avons besoin de mouvement et de bienveillance pour favoriser notre joie, notre développement cognitif et notre attention.
Le principe de la méthode Silence on bouge ! est de ralentir… d’apprendre à bouger dans un rythme lent qui est physiologique (rythme des tissus conjonctifs – fascias). La personne apprend à dénouer ses tensions corporelles seule, grâce à un mouvement qui tient compte de la loi de la biomécanique articulaire et tissulaire. Cette méditation en mouvement est une aide précieuse pour prendre du recul, se déployer dans certains axes de mouvements jusque-là peu habités. Cela peut l’aider à trouver en lui l’impulsion, l’engagement et le ressort pour changer et s’améliorer.
L’enfant et le jeune vont pouvoir travailler des thèmes variés comme : l’engagement, la confiance, l’estime, le recul, l’assurance, l’attention, la concentration, la stabilité, l’écoute, le rapport aux autres, l’empathie… Cette capacité s’apprivoise, se muscle grâce à une pratique régulière.
Dorothée Barthlen travaille en séance individuelle, accompagne jeunes et moins jeunes à mieux vivre avec tout ce qu’ils ressentent. Elle forme aussi des professionnels de l’accompagnement : enseignants, surveillants, éducateurs, psychologues, orthophonistes, psychopédagogues… à sa méthode pour qu’ils puissent faire vivre aux enfants et adolescents ces 6 étapes et intégrer la pratique de la méditation en mouvement à leurs séances individuelles ou en groupe. Elle a créé des outils pédagogiques, des coloriages, des emojis, pour aider ce processus. Elle propose aussi les audio de méditations Silence on bouge ! qui se téléchargent sur le site https://www.silenceonbouge.com . Ils permettent d’accompagner, par l’expérience, les 6 étapes et de cheminer jour après jour.
3 méditations sont offertes sur le site dans l’offre découverte.